Comme quasiment toutes les personnes concernées de près ou de loin par le sujet des troubles envahissant du développement, j’ai visionné le documentaire polémique ‘LE MUR‘  . En dehors de tous les problèmes juridiques que Sophie Robert rencontre en ce moment, quelques points m’ont interloqué.

Retraçons un peu le sujet pour ceux qui se seraient exilés en Papouasie depuis un trimestre…

 

Sophie Robert a réalisé un documentaire mettant en lien la psychanalyse et son traitement de l’autisme (nous devrions plutôt parler de vision de l’autisme, je vous laisse en juger) qui n’est, il faut bien l’avouer, pas très tendre avec ces psy! La polémique vient du fait que Sophie Robert n’aurait pas prévenu les interviewés du sujet et n’aurait pas parlé durant leurs entretiens «  d’autisme ». C’est peut-être vrai mais au fond, est-ce que cela change ce qui a été dit? Effectivement, dans beaucoup de cas, lorsque le contexte est enlevé d’une phrase cela peut en changer le sens…Mais je m’interroge… N’ai-je pas, comme vous tous, entendu ces psychanalystes utiliser eux-mêmes le terme d’autisme? C’est bien qu’au fond le sujet a été mis sur le tapis à un moment donné, non? Les phrases, même sorties de leur contexte, n’ont pas été inventées, c’est bien leur bouche qui émet des sons, non? Ou alors Sophie Robert aurait embauché un pro des effets spéciaux?

 

 

Bon, admettons qu’ils aient été dupés et que par conséquent, les phrases qu’ils ont dites aient été mal interprétées par nous autres pauvres moutons blancs innocents et naïfs… Au fond, cela change quoi de ce qu’on sait tous des résultats qu’apporte la psychanalyse dans le suivi des personnes avec autisme… ? Rien! Sauf qu’effectivement le documentaire les rend encore plus éloignés de la problématique de la vie quotidienne des familles et des personnes avec autistes, que ça les rend même plus cruels d’un certain point de vue parce qu’ils n’acceptent à aucun moment qu’ils ne servent à rien dans ce domaine précis, qu’ils tournent en rond sur des principes désuets et erronés comme ceux qui pensaient que la terre était plate quand les scientifiques s’écriaient qu’elle était ronde… Pourquoi bouleverser le cours des choses…? Peut-être parce que c’est ainsi que le monde peut évoluer? Juste une idée en l’air…

J’ai d’autres interrogations sur ce documentaire et je sollicite ici des professionnels ou des familles pour m’expliquer la logique de certains passages…

Je ne suis pas une pro mais il me semble que la base de la psychanalyse est la parole. Sans parole, le psy est face au vide et ne peut faire avancer le patient vers un ressenti meilleur. Alors comment font ces professionnels pour suivre des personnes non verbaux donc sans parole… ? Tout au long du documentaire, ils ont une explication pour tout et surtout pour le manque de parole des personnes atteintes d’autisme mais pas une seule fois ils ne mettent en exergue qu’ils ne peuvent pas «guérir» quelqu’un qui ne parle pas… Alors que font-ils au cours de leurs entretiens face à ces personnes? Il y en a un qui disait « je pose mon cul et j’attends qu’il se passe quelque chose« . En vérité, on peut penser qu’il a au moins l’honnêteté de dire qu’il ne fait rien mais qu’attend-il? Que, comme Lazare, le patient va tout à coup spontanément se mette à discourir? Ce n’est pas sérieux… Il me semble que c’est même presque à la limite d’une faute professionnelle si ce domaine n’était pas autant dans la nébuleuse: en tout cas, c’est ce que chacun dirait d’un médecin qui avouerait qu’il attend une guérison spontanée, non?

D’autres phrases ont dû aussi vous choquer, comme toutes celles qui se réfèrent à la relation de la mère avec son enfant. Cela fait longtemps maintenant que les scientifiques ont mis en avant des facteurs de risque et des potentiels de cause bien éloignés du rapport à la mère. En les écoutant et en les regroupant « bêtement », cela donnerait des notions très hétérogènes et quasiment contradictoires: la mère serait trop absente, trop froide, trop rigide, trop dépressive ou alors trop chaude, trop bienveillante, trop protectrice, voulant trop bien faire… La mère est donc le souci majeur…Pourquoi ne pas apprendre à faire des enfants sans mère, alors? Non, je schématise, je vulgarise et ce n’est pas bien mais, plus sérieusement, comment peut-on aujourd’hui encore penser que les troubles envahissant du développement, qui sont si différents d’une personne à l’autre, pourraient venir d’un manque ou d’une surdose d’affect maternel? Cela me semble tellement réac…

 

Un autre point est à soulever, que personne ne soulève, à croire qu’il y a un lobby qui protège la psychanalyse… La psychanalyse suit des théories sans fondement, sans base scientifique. Il n’y a pas d’études réalisées. Je lis tellement sur le net de personnes s’intéressant aux études de recherche menés sur l’autisme avec des questions très pointues sur les échantillons, l’étalonnage … Pourquoi tout simplement ne pas mettre en avant les recherches effectuées pour vérifier les théories psychanalytiques? Ah, oui, je sais parce qu’il n’y en a pas? C’est là que le bât blesse il me semble… Comment déterminer que le comportement maternel est tel que la naissance d’un enfant présenterait un risque? Comment mesurer ce comportement dangereux? Sur quelles bases choisir les sujets de l’étude? …

Nous sommes tous libres de croire ou non en la psychanalyse et je reste persuadée de son intérêt dans pleins de domaines comme les vraies psychoses, les délires, la schizophrénie… mais pour les troubles envahissant du développement je rejette tout-de-go.

Alors, parents ainsi que tous ceux qui se sentent concernés par le sujet, il est temps de faire avancer notre pays vers plus de modernisme… Stoppez les prises en charge de vos enfants par des psychanalystes! Personne ne peut vous obliger à faire suivre votre enfant par cette méthode… Si tout le monde les rejette sans pour autant les agresser (les ignorants ne méritent pas plus que de la pitié pour leur esprit faible et fermé), ils n’auront plus de patients avec des troubles envahissant du développement donc ils ne gagneront plus leur vie dessus et pourront enfin s’intéresser à des domaines où ils peuvent être utiles plutôt que de briser des mères par la culpabilité et d’empêcher des enfants de progresser! Mobilisons-nous, faisons une grève utile! Reprenons l’Internationale : « C’est la lutte finale.. » tout en sachant que ce ne sera malheureusement pas la dernière mais gardons espoir!

Je tiens ici à rappeler que dernièrement Sophie Robert, attaquée en justice par 3 des psychanalystes, a été condamnée. Son documentaire ne pourra donc sortir en l’état et une forte amende lui a été donnée. Je vous invite à aller voir sa page Facebook : elle mettra certainement bientôt les modalités à suivre pour celles et ceux qui souhaiteraient l’aider. Dans mon article, vous noterez que je ne donne aucun nom de psychanalyste parce que, pour moi, le sujet n’est pas là. Il n’est pas dans le rejet d’une ou deux personnes mais de toute une profession qui porte atteinte au développement d’enfants.

 

D’accord, pas d’accord? Venez débattre sur le forum 

 

Le mot de la fin:

Les idiots regardent le doigt quand on leur montre la lune !

 

 

9 Comments

 

  1. 3 février 2012  17 h 11 min by Nathalie R Répondre

    "Nous sommes tous libres de croire ou non en la psychanalyse et je reste persuadée de son intérêt dans pleins de domaines comme les vraies psychoses, les délires, la schizophrénie… mais pour les troubles envahissant du développement je rejette tout-de-go."

    Je suis d'accord avec la quasi totalité de l'article, à part un bémol dans cette partie là...je ne pense pas que la psychanalyse soit plus douée pour traiter les psychoses qui d'une part ont aussi des origines génétiques, même si combinées à des facteurs environnementaux et/ou médicamenteux...et d'autre part, parce que justement, si c'est la seule aide que les psychanalystes peuvent apporter aux patients souffrants de psychose, c'est de tailler la mère en pièces (et donc culpabiliser davantage encore le patient ou l'installant dans un délire parano pire encore dans les cas de schizophrénie et autres délires hallucinatoires qui vont s'aggraver avec une mauvaise prise en charge)...je pense que la psychanalyse est un danger pour les personnes qui ont une maladie ou un trouble.

    En revanche, si c'est de la déprime passagère, un sentiment de se sentir incompris ou insatisfait de sa vie, etc....bon, je ne dis pas (sauf si vous voulez faire du sur place, car malheureusement, j'ai vu sur des personnes de ma connaissance, ce que ça pouvait faire à des personnes qui ont été en analyse pendant au moins 10 ou 20 ans !)....

    Avant mon expérience de l'autisme (en tant que mère), j'aurais dit "pourquoi pas" pour la plupart des névroses...en revanche, je n'aurais pas dit oui pour la psychose, car je savais déjà à l'époque que les psychoses relevaient de certaines particularités génétiques essentiellement, donc, sans rentrer dans la connaissance que j'en ai depuis, c'est ce que j'aurais dit....mais avec le recul et l'expérience de maltraitance subie (tant à mon encontre qu'à l'encontre de ma fille)...durant des années (ma fille a 14 ans et ça a commencé lorsqu'elle avait 3 ans)....je dis, fuyez braves gens !

    Quelle expérience j'en ai ? Avant que je ne comprenne comment ils fonctionnaient, ils arrivaient encore à avoir une prise sur moi en essayant de me culpabiliser ou en disant que je faisais vivre ma fille dans un environnement intellectuellement pauvre...(etc)...j'avoue que ça m'avait choquée et que ça m'a surement laissé des séquelles de colère et de tristesse ! Mais lorsque j'ai commencé à me rebeller et ne plus accepter la culpabilisation et la maltraitance à mon encontre....c'est ma fille qui en a fait les frais. D'abord, dire qu'un enfant n'arrivera jamais à rien...qu'il vaut mieux la placer en institution...qu'elle n'atteindra jamais tel niveau, qu'elle ne sera jamais rien qu'une domestique si elle a "de la chance"...ou encore dire qu'elle manque d'intelligence, etc.....ou culpabiliser ma fille en lui disant qu'elle gâche ma vie et que je serais mieux sans elle ou des choses insidieuses qui m'ont fait m'interroger lourdement sur le terme de "soins". Quand commence le soin et quand se termine-t-il ? Est ce qu'on peut parler de soins lorsque l'enfant va plus mal ou régresse en présence d'un "soignant" ? J'avoue que si je ne suis pas intellectuellement reconnue par les psychanalystes (ça va, je m'en remets ! rassurez vous !)...je pense pouvoir être certaine que le soin ne fait pas de mal et c'est même l'inverse qui doit se produire !

    Alors non, pour moi la psychanalyse n'a pas sa place ni dans les troubles, ni dans les psychoses....maintenant, je ne dis pas que certains analystes n'ont pas des croyances moins malsaines et qu'elles ne pensent pas légitimement ou non être de bon conseil....je ne pense pas qu'il faut mettre tout le monde dans le même sac...mais ce que j'en ai comme expérience de ceux qui ont prononcé des termes en rapport avec la psychanalyse, c'est qu'elles utilisaient des concepts pervers pour tenter de justifier leur incompétence et leur incapacité au discernement ! Lorsqu'une personne se met à confondre la merde et le cirage....pardonnez moi l'expression, mais c'est qu'elle n'a pas la capacité à s'occuper d'elle même, alors d'une autre personne encore moins !!!!

    Pour être plus précise dans mon état des lieux de la psychanalyse....je dirais qu'il faut avant tout réglementer cette profession, car déjà d'une, sans réglementation stricte, les manipulateurs pervers et destructeurs continueront d'exercer en utilisant le "soin" comme prétexte de la dépendance à la consommation de ce vice ! D'autre part, si malgré tout la bonne foi d'une mise en place de réglementation il y avait des éléments qui arrivaient à passer au travers pour faire honte à la profession, il faudrait les sanctionner lourdement ! Sans sanction à l'égard de ces individus destructeurs, sanction VRAIMENT dissuasive...ils n'auront aucun intérêt à s'arrêter !

    Il faut donc prendre des sanctions lourdes à l'encontre des psychanaleux pervers ! CQFD !

    • 4 février 2012  12 h 45 min by Delphine Répondre

      Bonjour,
      Absolument d'accord sur le fond de votre pensée. Je me suis certainement mal exprimée en parlant de psychose... C'était surtout pour faire le lien qui est fait aujourd'hui dans la classification française: l'autisme serait une psychose...ce qui est déjà d'une incroyable absurdité! Je connais des psychanalystes de bonne foi qui, je pense, n'accepteraient pas de prendre en charge des personnes avec des troubles envahissant du développement. Et c'est en cela que je nuançais un peu mon propos: tous ne sont pas incompétents ou bloqués dans une pensée réac et abusive. Je crois encore à des personnes connaissant et maîtrisant les limites de leur profession.
      Cependant et malheureusement ces personnes ne compenseront jamais toutes les autres qui détruisent familles, espoirs et envies en les entraînant consciemment ou non dans un cercle vicieux de culpabilité qui ne permet pas de se battre et donc de vaincre! Merci pour ce commentaire chargé d'émotions qui, à mon sens, devrait être la seule chose qui compte... Combien de gens et d'années sacrifiés sur les bancs d'une profession désuètes et irresponsables?

  2. 21 mars 2012  19 h 10 min by clarinette Répondre

    Bonjour , j'ai beaucop aimé votre article, mais une phrase m'a fait froid dans le dos: "Alors, parents ainsi que tous ceux qui se sentent concernés par le sujet, il est temps de faire avancer notre pays vers plus de modernisme… Stoppez les prises en charge de vos enfants par des psychanalystes! Personne ne peut vous obliger à faire suivre votre enfant par cette méthode…"
    C'est faux. Attention à ce que vous conseillez à des familles qui peuvent être nouvellement touchées par l'autisme, il est extrèmement difficile de s'extirper d'un IME ou du cabinet d'un psy, et il faut procéder avec la plus grande prudence, avec un dossier en béton de prises en charge en libéral, pour éviter un signalement pour défaut de soins qui peut aller jusquà l'enlèvement d'enfant. Je ne parle pas ici de cas rares et isolés. Si, ils nous contraignent encore à utiliser leurs "services".

    • 21 mars 2012  21 h 34 min by Delphine Répondre

      Bonjour,merci pour votre message! Oui effectivement ma phrase peut certainement être prise à double sens. ce que je voulais mettre en avant, c'était l'urgence de créer des structures d'accueil différentes des IME et donc d'offrir aux parents une alternative. Cela concernait surtout ce qui me paraît relever d'une injustice: les parents ne peuvent en aucun cas changer d'avis et on les empêche même de prendre en responsabilité leurs enfants! Voilà en fait le sens que je voulais mettre à ma phrase!
      Merci de me permettre ainsi de redonner du sens à mon propos. Je trouve intolérable le sectarisme dans toutes ses formes et en être arrivé à rejeter les IME tenus ou sous-tendus par des psychiatres à courant psychanalytique est pour moi très ambivalent. Mais aujourd'hui la priorité est de monter de structures de "contre-pouvoir"

  3. 7 janvier 2013  19 h 51 min by Julien Répondre

    Je ne suis pas parent d'enfant autiste et je ne suis pas tombé dans la marmite psychanalytique quand j'étais petit. Depuis presque 15 ans, je suis éducateur. Au cours de ces années, j'ai eu l'occasion de travailler avec des publiques très différents en MECS, IME, IMPro et ITEP. Aujourd'hui, j'exerce mes fonctions en hôpital de jour auprès d'adolescents pour la plupart autistes. Dans beaucoup d'établissements, j'ai constaté que les enfants et les adolescents étaient traités souvent de manière rude sous pretexte d'accession à l'autonomie, d'aprentissage des rêgles de vie en société et autres joyeusetés de la vie en institution. Souvent, j'ai été le témoin de maltraitance. Oh, pas la grande maltraitance rassurez-vous mais en tout cas une forme de dressage dans laquelle apparaissaient parfois quelques signes de perversité de la part d'adulte en charge de " l'éducation ". Pour ma part, je n'ai jamais adhéré à cette posture éducative confondant autorité et autoritarisme et j'ai toujours quitté les établissements qui ne prennaient pas en compte la singularité d'un enfant. Ce que j'ai remarqué au bout de quelques années, et c'est là où je souhaite en venir dans ce petit billet, c'est que les enfants semblaient moins souffrir et mieux progresser, en tant que sujet à part entière, lorsqu'ils étaient accompagnés par des adultes orientés par la psychanalyse et l'enseignement de Lacan.
    Pour moi, ceci constitue un fait, constaté de manière très pragmatique et sans dogmatisme.
    Alors, j'ai fait mon choix. Non, je ne dresserai pas les enfants des autres qu'ils soient délinquants, psychotiques, orphelins ou autistes. Non, pas de recette, pas de protocole, pas de technique valables pour tous mais l'accompagnement patient d'un sujet singulier qui ne ressemble à aucun autre. Une dernière chose, bien que je m'oriente quotidiennement de la psychanalyse dans mon travail auprès des autistes, je peux vous dire que je suis blessé par ceux qui disent que nous attendons sans rien faire l'émergence d'un désir. Je suis auprès de ces adolescents et c'est un travail bien difficile. Parents : attention aux sirènes d'ABA...

    • 10 janvier 2013  16 h 44 min by Delphine Répondre

      Bonjour Julien,
      Votre 1er commentaire date d'il y a à peine 3 jours et oui, le monde n'étant pas parfait, il m'a fallu ce laps de temps pour le voir et le mettre en ligne! CQFD ;-)

      Sans vraiment savoir où vous avez exercé, il est assez évident que les professionnels que vous avez rencontré ne devaient pas être formés de façon performante au comportementalisme qui demande de la rigueur dans le traitement des données mais pas de rigorisme dans les interventions! Le comportementalisme et principalement l'ABA met en avant la singularité de la personne dans son terme même puisque ABA signifie analyse appliquée du comportement. Pour les néophytes, cela signifie tout simplement que le professionnel doit analysé chaque comportement de la personne en prenant en compte la singularité de la personne, son environnement et sa fonction! Il n'y a donc pas de procédures standardisées totalement: on part de principes pour les ajuster à la personne et à son mode de vie. Ainsi, on ne pourra réaliser les mêmes procédures si la personne est un enfant, un adolescent, un adulte, si il vit à domicile, en institution, si il va à l'école ou au travail... Tout doit s'adapter, c'est le principe même de l'ABA. Je reste pour ma part ouverte aux professionnels et non aux dogmes. Des deux côtés trop de dogmes entraînent à mon avis des problèmes de prise en compte de singularité de la personne.

      Personne ne dit que les éducateurs attendent sans rien faire mais que les psychanalystes prenant en charge en thérapie de la parole des personnes avec autisme oublient qu'aujourd'hui nous savons tous qu'un des déficits est le langage réceptif et expressif!

      Les professionnels de l'ABA ne disent pas qu'ils peuvent tout régler mais ils ont l'avantage par rapport à beaucoup de structures psychanalytiques de ne pas rejeter les familles de l'apprentissage et de vouloir au contraire créer un vrai lien familial souvent oublié en institutions. Le parcours de chaque professionnel est différent et bon nombre de vos collègues en institutions regrettent le manque d'ouverture à d'autres techniques qui pourraient les aider dans bien des domaines ainsi que l'implication de la famille dans la vie de la personne.
      Peut-être que votre parcours vous amène à cela mais comme vous le dites la singularité est la chose la plus importante alors il faut aussi accepter de votre côté que ces techniques dépendent uniquement des professionnels qui les mettent en place et qu'elles ont de vrais résultats principalement dans les domaines de la communication, de l'autonomie et des habiletés sociales. Aujourd'hui, il existe plus de structures en France qui suivent un courant psychanalytique que comportementaliste et peu d'éducateurs sont réellement formés à la flexibilité que demande l'ABA la comparaison est donc assez difficile à quantifier. Beaucoup de parents qui font le choix de l'ABA à domicile vivent mieux leur relation avec leur enfant parce qu'on leur a donné l'occasion de les comprendre et de s'impliquer.

      De plus, quand on apprend à un enfant neurotypique à aller aux toilettes ou à manger avec des couverts, on ne fait pas du dressage mais de l'apprentissage. Où est la différence? Qui décide qu'un enfant autiste n'a pas le droit d'être autonome pour manger ou pour aller aux toilettes simplement parce qu'on ne veut pas le "dresser"? Un enfant à l'école apprend à lire en répétant et répétant encore, est-ce là aussi du dressage? Alors bien sûr la façon d'apprendre est différente et c'est bien là que l'ABA prend en compte la singularité de la personne en adaptant cet apprentissage.

      • 11 janvier 2013  7 h 59 min by Julien Répondre

        Merci pour votre réponse et toute mes excuses pour mon impatience.
        Quelques remarques cependant :
        Dans le centre de jour où je travaille, nous recevons très régulièrement les parents. Cela prend le plus souvent la forme d'entretiens venant ponctuer la prise en charge en charge de l'enfant mais nous organisons aussi des réunions trimestrielles auxquelles les parents de l'ensemble des adolescents sont invités. Ces temps sont très importants pour les familles qui, le temps d'une soirée, peuvent poser leur questions aux membres de l'équipe et surtout échanger entre eux. Chacun y est alors libre de témoigner de ce qui se joue quotidiennement avec leur enfant.
        Enfin, je suis surpris de lire que la méthode ABA s'adapte, comme vous dites, à chaque enfant. Ma surprise vient du fait que votre site fourmille de guides et autres méthodes d'apprentissage. Pour ma part, je considère qu'il n'y a pas de méthode qui serait valable pour tous mais que le travail auprès d'une personne autiste reste, à chaque fois, à inventer, en fonctions de ses propres coordonnées subjectives. Ce que nous apprend la psychanalyse, c'est de toujours faire avec le cas par cas en considérant que c'est le sujet lui-même qui nous indique comment procéder avec lui à partir de ses propres trouvailles.
        Voilà donc les quelques réflexions que m'inspirent votre réponse.
        Je terminerai en exprimant, si vous me le permettez, ma satisfaction de pouvoir échanger avec vous, ce qui est surprenant au vu des commentaires sur la psychanalyse qu'on peut lire sur ce site. Cela inaugurera peut-être de nouveaux rapports entre ces approches différentes du traitement de l'autisme. Bonne année alors !

        • 21 janvier 2013  17 h 10 min by Delphine Répondre

          Bonjour,
          Encore en retard!!!
          Il est bien que vous rencontriez les parents mais ce dont je parlais était de vraiment avoir un lien presque jour après jour avec eux.
          Bien sûr que les techniques comportementalistes suivent des méthodes comme peut le faire la psychanalyse (qui part d'idées et donc de questions identiques...). Mais c'est comme à l'école, il y a une méthode d'apprentissage de la lecture ou des maths et c'est aux enseignants d'adapter l'enseignement par rapport à chaque enfant. L'ABA suit la même logique: des cadres afin d'éviter des leçons inefficaces mais de la souplesse parce que chaque personne mérite une individualisation de son apprentissage. Vous dîtes que vous réinventez à partir de chacun cela signifie bien que vous avez une structure de base qui vous sret d'appui (ne serait-ce que l'expérience). Si vous trouvez des caractéristiques identiques sur deux ados, vous utiliserez des "méthodes" identiques avec les deux sur certains apprentissages.
          Il n'y a sur ce site aucun commentaire qui ne peut être discuté... L'ouverture d'esprit ne dépend pas d'idéologie mais de la singularité de chauqe personne. Je peux cependant comprendre certains parents ayant souffert de la culpabilité envoyée par les psychanalystes qui n'ont plus la volonté d'ouvrir le dialogue mais de se sortir de cela. Toute fermeture s'explique mais personnellement en tant que professionnelle, je ne suis pas là pour convaincre les psychanalystes mais pour aider des familles.
          C'est un plaisir aussi de pouvoir discuter même si je pense que nos convictions avancent en parallèle sans jamais se rencontrer!
          Bonne année 2013 à vous aussi et à vos ados!

  4. 9 janvier 2013  7 h 31 min by Julien Répondre

    "D’accord, pas d’accord? Venez débattre sur le forum "
    Mon commentaire n'ayant pas été publié, je considère donc cette déclaration comme mensongère.
    CQFD

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